Klondike T2 - La Promesse de l'Eldorado by Laflamme Sonia K

Klondike T2 - La Promesse de l'Eldorado by Laflamme Sonia K

Auteur:Laflamme, Sonia K. [Laflamme, Sonia K.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman hist. québécois
ISBN: 9782896479481
Éditeur: Hurtubise
Publié: 2012-11-01T04:00:00+00:00


***

Leur nouvelle cabane ne payait pas de mine. La toiture coulait par endroits et il fallait se dépêcher de la réparer avant les premières neiges. Il n'y avait aucune fenêtre. L'intérieur était donc plongé dans l'obscurité totale, à moins d'allumer une lampe à huile. Une forte odeur de transpiration piquait les narines. Le vieux poêle était tout noirci. Des casseroles ainsi qu'un poêlon de fonte traînaient sur le sol crotté de boue séchée. Deux couchettes surélevées occupaient un des coins de la baraque. Les peaux d'ours qui les recouvraient avaient été mangées par les mites. Une table, quelques bûches en guise de chaises et une incroyable défense de mammouth, trouvée dans le pergélisol et fixée au-dessus de la porte en guise de décoration, complétaient l'ameublement.

— On a un sacré boulot à faire ici dedans! nota Joseph, l'air découragé.

Déjà, Nicolas se mettait à la besogne en dépoussiérant les lits et lavant la vaisselle. Ainsi, ils pourraient au moins manger et dormir.

—Merci, dit encore l'Indien en se dépêchant de lui donner un coup de main. Tu n'étais pas obligé d'en faire autant.

Le contremaître avait accepté d'embaucher Joseph. Toutefois, personne, à part Nicolas, ne s'était montré enclin à partager une cabane avec un Sauvage. Du coup, on lui avait désigné un vieil abri abandonné, en retrait des autres, comme on l'aurait fait pour un pestiféré. Nicolas l'y avait suivi de plein gré. Ils devraient désormais apprendre à cohabiter.

—Va nous trouver de quoi manger, proposa Nicolas. Moi, je m'occupe du ménage.

Joseph acquiesça, heureux de pouvoir compter sur quelqu'un.

En moins d'une semaine, la cabane devint un endroit où il faisait bon vivre. Des peaux d'élan et de coyote couvraient maintenant les lits. Des sacs de provisions garnissaient les tablettes. L'odeur du bois qui brûle et celle de la banique maquillaient les relents de sueur des précédents locataires. Sur une corde près du poêle séchaient des pièces de vêtements. Tout avait été lavé et reprisé.

Pendant que le souper mijotait, Joseph confectionnait des raquettes de babiche et Nicolas mettait au niveau un banc qu'il venait d'assembler.

L'Indien turlutait un air aux étranges sonorités.

—Ta famille te manque, parfois? s'informa soudain Nicolas.

—Tout le temps.

Pendant un instant, les prunelles du Malécite s'embrumèrent. Il cessa de chanter et repensa à son vieux père qui passait des journées entières à rêver à une vie meilleure, à sa grand-mère maternelle partie trop tôt pour la lointaine terre des Ancêtres, à sa tante et à ses nombreux cousins. A ses amis de la réserve de Viger. A Michel Cardinal aussi.

—Je t'ai menti, murmura-t-il en resserrant le cordage d'une raquette. Depuis le début...

Nicolas ne réagit pas. Il plaça le banc sur ses pattes et testa sa solidité en s'assoyant dessus, puis en gigotant un peu. Il releva ensuite la tête.

—J'imagine que tu avais tes raisons. Comme j'avais les miennes.

—Tu n'es pas curieux?

— Bien sûr !

Joseph posa la raquette sur ses jambes. Il s'appuya dessus en entrelaçant ses doigts. Il parla sans regarder son ami.

—Mon oncle s'appelle Michel Cardinal... Il a fait six enfants à ma tante.



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